La crise sanitaire n’a pas eu le même impact sur tous les secteurs de l’immobilier.

Suite à la crise sanitaire, les grandes villes ainsi que leurs zones périphériques ont vu les prix de l’immobilier baisser de façon très significative. En revanche, les zones rurales, villages et petites villes ont subi une hausse prononcée de leur attrait immobilier, à la fois sur la demande, sur l’offre et sur les prix d’acquisition. Ceci est la conséquence des confinements ainsi que de la pratique généralisée du télétravail, qui ont conduit les futurs propriétaires ou locataires à revoir leurs modes de vie. Ainsi, entre mars et mai 2020, le confinement aura réduit l’activité des agences immobilières de 80% car les Français ont été moins enclins à devenir propriétaires : en 2019, 66 % d’entre eux pensaient qu’il est intéressant d’acquérir un bien immobilier alors qu’ils étaient plus que 47% en 2020. L’intérêt des ménages pour les agglomérations de plus petites tailles a été évident, tandis que le marché immobilier des grandes villes a été davantage touché par la crise sanitaire. Un intérêt qui tend à perdurer avec le développement accentué du télétravail, favorisant l’éloignement des Français des centres de grosses agglomérations.

L’écart entre marché immobilier professionnel et résidentiel

Généralement, le marché de l’immobilier est divisé en deux secteurs distincts : le résidentiel et le professionnel. La négociation immobilière professionnelle a été fortement impactée par la crise sanitaire, beaucoup plus que celle de l’immobilier résidentiel. Quelle en est la raison ? D’après les études qui ont été faites, cette différence de comportement est due au décalage entre les revenus des entreprises et ceux des particuliers. Économiquement parlant, ces derniers ont été moins impactés que les premiers par les effets de la crise sanitaire. Selon cette même étude, le ralentissement de l’activité des entreprises et la pratique croissante du travail à distance dans beaucoup de secteurs ont eu pour conséquence une chute des prix de l’immobilier professionnel de près de 0,4 % en 2020, alors que ceux de l’immobilier résidentiel continuaient leur progression à hauteur de 5,3 %.


L’avenir de l’immobilier professionnel

La baisse de la demande relative à la location ou à l’achat de locaux professionnels étant directement liée à la crise sanitaire, tout laisse à penser que la tendance ne peut qu’aller en s’accentuant. C’est en tout cas ce que prédit la Banque Fédérale d’Atlanta des États-Unis qui dresse un portrait très préoccupant de la situation à venir. Son étude prévoit que la pratique du télétravail sera multipliée par trois, même après une sortie de crise sanitaire. En effet, les entreprises pour qui l’activité à distance s’est révélée pratique et rentable n’ont plus guère de raisons de revenir aux anciennes pratiques de présentiel.

Ainsi, d’après une étude publiée en janvier 2020, l’Institut de l’épargne immobilière et foncière établit que la généralisation accrue du télétravail ferait économiser aux entreprises 12 à 36 % de surface de bureaux dans la région parisienne. D’après ce même rapport, si cette nouvelle habitude de travail à distance s’implante durablement dans le monde post-covid, l’Île-de-France perdrait plus de 6 millions de mètres carrés de son parc de bureaux.

Le manque de recul face aux conséquences objectives de la crise sanitaire sur l’immobilier à long terme incite néanmoins à une certaine réserve. Bien que le secteur immobilier professionnel soit le plus touché, un renversement des tendances du marché n’est pas à exclure. Cela conduirait le secteur des logements à une baisse des prix, principalement à cause d’une reconversion des surfaces de bureaux en logements privés.

Un marché immobilier qui repart à la hausse

Les secondes restrictions sanitaires appliquées fin 2020 et début 2021 n’ont pas eu de conséquences défavorables au marché immobilier, contrairement à ce qui a pu être observé lors du premier confinement. Les particuliers ont modifié leurs habitudes tandis que les agences immobilières ont développé les solutions numériques pour poursuivre leur négoce par le biais d’internet.

De manière globale, on a constaté un début d’année 2021 très favorable en termes de transactions avec un réajustement entre l’offre et la demande. De plus, les taux de crédits restent pour le moment à des niveaux assez bas, ce qui permet également de maintenir le marché. Il est donc raisonnable de prédire une reprise globale très nette pour 2022, mais avec des répartitions différentes selon qu’il s’agisse d’immobilier rural ou citadin et d’immobilier d’entreprises ou de particuliers. Tous ne seront pas bénéficiaires…

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